A petits pas , je marche le long du trottoir , arête d'un précipice , je tangue .
Tête baissée , peut être par honte , pourvu que l'inconnu ne reconnaisse pas mon trouble sur mes traits tirés , dans mes yeux bouffis .
Je bataille , je trébuche , il ne suffirait plus que d'un écart pour que je dévale la falaise , que le flux et le reflux me mettent à vif .
Qu'est ce qui m'empêche de tomber ? Ma peur incontrôlée du vide , ce vertige qui pourrait m' aspirer ?
Avis de tempête , bourrasques d'incompréhensions , je cherche dans la mer ou la mère déchainée , l'éclat d'un phare qui pourrait me guider , mais je reste recroquevillée dans mon orgueil qui me sert de ciré jaune , juste pour ne pas me noyer , rester à peine à flot , remous de l'eau , trace blanche dans la noirceur des profondeurs , aucun signe à l'horizon .
Je crawle dans les souvenirs pour essayer de comprendre dans quels sables mouvants nous nous sommes perdus , soudain ne plus bouger pour se laisser engloutir .
Encore une tentative de sauvetage pour finalement s'enliser plus loin et se faire souffrir de mots dont l'écho ne raisonne que dans la dissonance .
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