dimanche 20 avril 2008

Dimanche laverie

Tout était réunit ce dimanche pour que je reste sous la couette à regarder défiler les habituelles séries américaines à la télé . Mais en jetant un oeil sur la pile de linge sale , je me suis dit qu'il fallait que je brave la pluie et le froid jusqu'à la laverie .
C'est toujours un effort d'y aller , c'est toujours un plaisir d'y être .
Il y a des étudiants qui révisent pendant que le tambour tourne , je m'assois parfois à la table avec eux , nous échangeons quelques mots ou nous dissertons littérature ou nous refaisons le monde .
Des après midi , c'est désert et je me surprend à parler toute seule . Je croise aussi des dames joliment marquées par le temps qui viennent laver leurs lourds rideaux dans les machines 10 kilos ou l'apprentie coiffeuse et ses corbeilles de serviettes éponges. Aujourd'hui il y avait une mère et ses deux adolescents exités à montrer leur nouveau téléphone portable pendant que leur génitrice bien en chair rougissait à vue d'oeil en triant et en pliant une montagne de linge .
Heureusement la numéro 9 était libre , c'est ma machine préférée , allez savoir pourquoi .
Je commence à mettre mes pantalons , la gamine fait des commentaires à son frère .... elle m'agace avec ses manières exentriques , je lui rappelerais volontiers de donner un coup de main à sa mère , mais de quoi je me mêle ! Je me retourne l'air de rien mine de rien pour alimenter la bête laveuse de mes dessous et je n'ai pas envie qu'ils voient mes dentelles et mes cotons.
Trois bouchons de lessive, un d'assouplissant , la touche 9 , le # , les pièces dans la fente et malgré les exhubérances des jeunes , j'entends l'eau submerger mes vêtements , je peux tourner les talons et me jeter sous le ciel gris et les gouttes de pluie froide . J'ai 35 minutes , j'hésite : je rentre ou je patauge dans les flaques . Finalement je pousse jusqu'à la petite place Gailleton pour
saluer l'ours immobile tout en couleurs . Je dégaine mon appareil photo , je cadre et sur l'écran s'affiche "pas de carte" . Je grogne " quelle nouille" tout fort , aucun risque que quelqu'un m'entende , les rues sont désertes ! Je tente un cliché avec mon téléphone , l'averse devient drue et le sol ressemble à une patinoire . J'abrège ma promenade et je rentre me sécher . Dans quelques minutes , je retournerais chercher mon linge propre que j'étendrais .
Dimanche maussade du mois d'avril .

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