jeudi 17 novembre 2011

Histoires de cheveux , histoire de psy …

Ce matin , le miroir reflète mes cheveux en désordre , trop longs , déteints , depuis combien de temps je ne suis pas allée chez le coiffeur …

Je compte sur mes doigts , un , deux , trois , quatre …
Quatre , quatre jours que je ne suis pas sortit de chez moi …

Mes placards sont vides , j’ai épuisé mes provisions …

Et puis il y a un an à quelques jours près , elle me téléphonait sur mon portable pour me dire qu’elle ne viendrait pas travailler , qu’elle avait du mal à respirer , qu’elle avait un point dans le dos qui l’empêchait de conduire …

Replay , ça tourne en boucle dans ma tête …

Après avoir parcouru les pages jaunes , appelé une liste , essuyé de nombreuses impossibilités , supporté des répondeurs ,j’ai eut trois rendez vous chez des psys … les parquets qui craquent des beaux apparts bourgeois , le mal aise de la salle d’attente tempéré par un espoir , l’inquiétude de la rencontre , résumer les raisons de ma venue , les docs qui concluent que j’ai besoin d’un suivi mais ils sont over bookés alors pourquoi m’avoir reçu ? J’ai même faillit en récompense avoir une ordonnance en attendant …

Je ne dois pas être un cas intéressant , apparemment pas une urgence …

Les psys s’interrogent ils sur les patients qu’ils refusent , ceux qu’ils abandonnent à leur souffrance , ceux qu’ils laissent dans la douleur ?
Je me suis assise sur un banc à l’issu de mon troisième rendez vous encore ébranlée d’avoir du me dévoiler pour rien , en  m’interrogeant sur le pourquoi ils ne voulaient pas de moi , un manque de considération , une non reconnaissance , presque une humiliation …
Vais je poursuivre mes recherches ?

Je compte sur mes doigts , un , deux , trois , quatre …
Quatre , quatre jours que je ne suis pas sortit de chez moi …

Et si je rassemblais mes forces pour aller juste chez le coiffeur , quitté ma tronche de négligée , me botter le cul pour continuer .
Peut être pour elle aussi , parce que même malade , elle se souciait de sa coiffure …

Flash back , certains après midi , nous nous retrouvions chez elle et nous faisions venir la coiffeuse …
Il y avait du thé et du café , des petits gâteaux , des histoires de femmes pendant la pose de la couleur , des fous rires , les enfants , les hommes , le boulot , la famille , nos délires , de la musique , des photos , des souvenirs … Nous finissions par l’apéro …

Quand la chimio coulait dans ses veines , elle redoutait que ses cheveux tombent , qu’en passant ses mains dedans ils viennent par poignées …

Elle n’aura pas perdu ses cheveux , j’ai coupé ma petite couette rose et je l’ai caché dans son chemisier …

7 commentaires:

Anonyme a dit…

je suis déchirée de te lire ... si seulement Matinou tu répondais aux petits messages d'amitié lancés, si tu bavardais un peu pour sortir toute cette douleur..
matinou, le chagrin d'un deuil ne relève pas forcément d'un psy, je les coonnais bien aussi... il est normal et demande un certain temps d'acceptation, tu DOIS, comme tu le dis, reprendre soin de toi, retrouver l'estime de toi, avant tout POUR TOI, et pour elle...Elle s'est battue, bats toi...

Je la connais ta petite couette rose, elle m'avait amusée...

Anonyme a dit…

une phrase m'a tjs aidée, deux même :

qui n'avance pas recule
et
pour réussir, l'important est de ne jamais se décourager
Je suis à ton écoute Martine, et je pense très souvent à toi tu le sais

bisous et courage

luisasi a dit…

Je dirai comme NanouB73...MEME si je sais que c'est si difficile à faire quand on plonge dans l' eau froide de la piscine...Suis attérée de l' attitude désinvolte des psy que tu as vu..Nous sommes là, si tu veux, quand tu voudras..je pense à toi.luisasi

Anonyme a dit…

Luisasi bonjour et merci

Je n'oublierai jamais que Matinou , sans me connaitre autrement que par blog, est venu me voir à l'hôpital de Lyon ou j'étais loin des miens, bien seule, et cet échange a été si beau.. je ne veux pas que Matinou sombre et elle le sait que nous sommes là pour elle

Matinou, penses à l'un de mes blogs, Victoire avant tout, ou tout le négatif de ma vie, j'ai fini par le transformer en positif
je ne suis pas grande mais ma force je te la donne ..
tendresses à toi Martine

Le Journal de Chrys a dit…

Peut-être faut-il que tu interroges ton entourage? Qui connaîtrait un psy, un nom??? C'est peut-être moins décevant que par un annuaire....

Courage Matinou

PS: et cela n'empêche pas d'aller faire une virée chez le coiffeur!

Anonyme a dit…

M A T I N O U .... réponds !!!!

arwen a dit…

c'est drôlement bien écrit mais du coup, j'ai le moral dans les chaussettes maintenant .....N'abandonne pas, tu trouveras le médecin qu'il te faut! je n'irais pas jusqu'à dire que tu peux t'en sortir toute seule parce que bon, je n'en sais rien mais il me semble que cette personne pleine de vie, que tu pleures , n'aurait sans doute pas voulu ça pour toi...
le coiffeur, c'est un anti-dépresseur garanti!