Ils ont éventré ma rue , arraché ses pavés , creusé ses entrailles à grands coups de mâchoire de fer .
Ils ont éventré ma rue , ils ont plongé dans ses tréfonds , mis à vifs ses artères , dénudés ses veines .
Ils ont éventré ma rue , tranché ses trottoirs , caché les trous avec de grandes plaques qui tambourinent sous les pas des piétons .
Ils ont éventré ma rue , ils l’ont jalonnée de barrières bleues et blanches , interdite à la circulation , au stationnement .
Ils ont éventré ma rue , elle résonne des hurlements des marteaux piqueurs , des grincements des pelleteuses , des éclats de voix inconnues .
Ils ont éventré ma rue , déposé de longs tubes encore creux sur ses flans blessés .
Ils ont éventré ma rue , elle est une plaie béante sous la chaleur de cet été 2009 .
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