jeudi 15 mai 2008

Midi complice

Jeudi midi , c'est notre rendez vous privilégié avec Christine (ma meilleure amie , je n 'ai pas encore trouvé plus joli terme ) ma complice , ma jumelle comme disent ceux qui nous connaissent , un tête à tête que nous diversifions au grès de nos humeurs . Aujourd'hui nous avions des envies de chinoiseries . Quelques courses au supermarché de produits asiatiques , avec bien sûr une ribambelle de questions " à ton avis c'est quoi ça ? " Elle est repartit avec une collection de pâtes pour son fils et autres produits énigmatiques , j'ai fait des réserves de sauce de soja , de riz et je me suis laissée tenter à essayer des légumes inconnus comme les " mini pak choi " et les "shangai choi" et puis impossible de résister "chinese spoon" en inox . Nous avons caressé des ventres de boudha dodus à souhaits , sentit une palette d'encens vendus en lots de cent , hésité devant des piles d'assiettes au décor kitch tentant .
Les courses dans le coffre de la voiture , une cigarette fumée à l'abri des gouttières , un midi de printemps aux couleurs de début d'automne et puis nous nous sommes installés dans la salle au design contemporain et surprenant pour un restaurant chinois . Il y a des serviettes blanches en tissu et ça j'adore parce que je peux la mettre dans mon décolleté et manger sans risque de maculer mon tee shirt et puis je peux m'essuyer sans m'irriter les lèvres . Les sets de table sont sobres juste ornés d'une calligraphie discrète mais chercher le sourire des serveuses , le mot complice des garçons de salle , l'ambiance est tendance soupe à la grimace . Au premier regard , le buffet est abondant et varié , mais nous nous demandons encore ce que viennent faire le gratin dauphinois et les frites dans une série de spécialités asiatiques .
Nous émettons de discrets humm de gourmandise et des bof déconfits en goûtant les nems et les raviolis parsimonieusement garnis , le Gaillac est tiède et la jeune femme qui nous sert pousse un soupir quand nous essayons de le lui dire avec milles précautions . Zut ! Je ne me souviens plus de la saveur du boeuf aux pousses de bambous , faut dire que nous n'arrêtons pas de causer , Christine en évoquant son fils trouve un truc bizarre dans son travers de porc , le riz cantonnais est assaisonné de nos péripéties du boulot et les lichees sont aux futures couleurs de ses toilettes . Les tables se vident , les cuisines ferment , une jeune femme dresse déjà le couvert pour le service du soir pendant que nous nous inquiétons du concours que passe une de nos copines . Au moment de payer , le grand serveur nous renvoie du doigt à la femme outrageusement maquillée et enguirlandée d'une multitude de brillants qui trône derrière sa caisse et pas l'ombre de l'éclat d'un sourire à la vue de nos cartes bleues et à peine quelques mots pour nous quitter . Penaudes , nous poussons la porte , débitées nous allumons une cigarette sous le auvent , devant les fleurs rouges gorgées d'eau Christine se rappelent les rosiers de son enfance et constate qu'elle a garé sa voiture de travers . Son aîné l'appele encore sur son portable pour lui soumettre une nouvelle requête qu'elle décline aussitôt et je me dis qu'il se sauve à toute vitesse le temps où ma fille essayait de m'embobiner pour sortir avec ses copines ...

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