mercredi 26 mars 2008

Histoire de cheveux

Et ce matin encore , il me demanda si je me laissais pousser les cheveux . Elle s'agaça de voir ma couleur s'évanouir . Et puis elle encore trouvait que ma coupe ne ressemblait plus à rien . Lui m'interrogea sur ce laisser aller capillaire . Elle me provoqua sur l'apparition de ces traces grisonnantes au dessus de ma tête . Décidement , ils s'étaient tous donner le mot ces derniers jours pour me rappeler que ma coiffure laissait à désirer. Vaguement , je passais mes doigts pour essayer de discipliner mes boucles rebelles , j'évitais de croiser mon reflet dans le miroir mais il fallait bien que je leur donne une réponse . A force de suggestions insistantes , je me suis résolue à remonter la rue , à tourner à gauche parcourir quelques mètres et bifurquer encore à droite . L'enseigne était au bout du trottoir . J'ai poussé la porte transparente , les coiffeuses se sont retournées , elle se sont empressées de m'inviter à m'installer , là j'ai compris qu'il y avait vraiment urgence !


J'ai posé mon blouson sur un cintre et enroulé autour mon écharpe mauve . J'ai enfilé la blouse verte , j'ai relié en un noeud les deux bouts de rubans et je me suis affalée sur un fauteuil . Et en lisant les derniers potins , j'ai attendu mon tour . Elles me connaissent bien les filles du salon . Elles savent quand j'arrive qu'il faut prendre soin de moi sans beaucoup de mots avec quelques attentions . Mes couleurs sont inscrites dans leur fichier , la jeune femme les applique avec soin et douceur . J'ai du mal à garder les yeux ouverts , une fois qu'elle a eut fini j'ai posé ma joue contre ma main repliée et je me suis assoupie . Gentiment , la jeune femme m'a proposé un siège plus confortable , surprise je me suis ressaisie et j'ai repris ma lecture un peu gênée de cet abandon .
Quand elle a rincé mes cheveux , elle a massé mon crâne , ses doigts ont insisté contre mes tempes , une dizaine de minutes de plaisir puis elle m'a confié à la "coupeuse" . Le salon s'était soudain rempli . Et la patronne s'était absentée . Des clientes papotaient , certaines se montraient exigeantes . Les filles essayaient d'abonder à cette surcharge de travail et moi très égoistement je m'inquiétais de savoir si la coiffeuse prendrait son temps pour me couper les cheveux . Je ne sais pas comment elle a fait , mais au milieu de cette ruche grouillante , de cette pression constante , elle a joué tranquillement des ciseaux , elle s'est appliquée à désépaissir ma chevelure . Elle sait ce que j'apprécie , quelle longueur je préfère . J'ai hésité à faire couper ma petite tresse , ah non m'a t elle répondu d'un ton amusé c'est The couette du salon .
Tranquillement , elle nous avait isolées , elle me préservait pour soulager ma fatigue, pour que je passe un agréable moment . Mission accomplie !

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